Prise de position de l’IRAC sur le Monument national aux victimes du communisme | Institut royal d'architecture du Canada

Prise de position de l’IRAC sur le Monument national aux victimes du communisme

Monument national aux victimes du communisme - L'IRAC dans l'actualité

OTTAWA, le 5 février 2015 – L’Institut royal d’architecture du Canada (IRAC) demande respectueusement que le site choisi pour ériger le Monument national aux victimes du communisme soit remis en question.

L’emplacement proposé, à proximité de la Cour suprême du Canada, représente les valeurs démocratiques du Canada et son respect de la justice. Nous croyons que ce terrain devrait être réservé à un bâtiment dont la finalité, la qualité et la dignité sont à la hauteur de ce contexte.

Tout ajout à ce site national d’une aussi grande importance devrait refléter l’impartialité et les aspirations apolitiques du système de justice du Canada. Nous croyons que ce site devrait être représentatif de toute la population canadienne, de la même façon que les principes du système judiciaire du Canada s’appliquent à tous les Canadiens.

La vision et le plan à long terme (VPLT) pour la Cité parlementaire et la Cité judiciaire a évolué au fil des décennies de consultations menées auprès d’architectes, d’urbanistes et d’architectes du paysage de premier plan. Elle ne prescrit pas l’érection d’un monument sur le site contesté, mais plutôt un bâtiment dont l’échelle convient à l’environnement.

La VPLT a été élaborée par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada et approuvée par la Commission de la capitale nationale (CCN). Elle qualifie l’emplacement d’élément essentiel du « Plateau de la capitale » d’Ottawa. Donnant sur la rivière des Outaouais, cette cité englobe le cœur des fonctions parlementaires et judiciaires du Canada. Nous souscrivons aux visées pour le « Plateau de la capitale » et nous croyons qu’elles sont enracinées dans les notions durables de design urbain et d’édification de la capitale d’un pays.

La VPLT souligne aussi l’importance d’une « triade d’édifices parlementaires » et d’une « triade d’édifices juridiques ». Ces deux triades évocatrices forment une architecture splendide sur les terrains parlementaires et judiciaires donnant sur la rue Wellington, qui fait aussi partie du boulevard de la Confédération et du parcours d’honneur d’Ottawa.

Comme nous le savons tous, la triade parlementaire comprend les édifices du Centre, de l’Est et de l’Ouest qui sont une expression iconique de la démocratie du Canada.

Toutefois, la triade d’édifices juridiques n’est pas encore réalisée. L’édifice de la Cour suprême du Canada, conçu par Ernest Cormier, se trouve au nord; l’édifice de la Justice, conçu par by Burritt and Horwood Architects, se trouve à l’est et le terrain en question est à l’ouest. Un troisième bâtiment dont la hauteur, les matériaux, les détails et le rapport à la rue s’harmoniseraient avec l’édifice de la Cour suprême maintiendrait la beauté et la signification du lieu.

L’IRAC croit que seul un édifice ayant l’échelle et la présence urbaine de l’édifice de la Cour suprême du Canada, comme l’édifice de la Cour fédérale planifié de longue date, atteint le but de la Triade d’édifices juridiques. Ce but pourrait également être atteint si l’emplacement abritait une institution nationale importante sur le plan de l’architecture ou un ajout à l’édifice du ministère de la Justice.

De plus, cette propriété pourrait éventuellement accueillir des bureaux additionnels ou des salles de comités pour les parlementaires. L’utilisation de cet emplacement à d’autres fins empêchera l’expansion de la cité et limitera sa capacité d’absorber la croissance future du Parlement, comme l’exige la croissance de la population.

Pour offrir de futurs espaces de bureaux, il faudrait alors louer ou acquérir des terrains dans le marché libre.

De récents rapports révèlent que le Comité consultatif de l’urbanisme, du design et de l’immobilier de la Commission de la capitale nationale n’a pas appuyé le choix du site. Le comité a recommandé une solution de rechange, un emplacement d’égale importance et qui convient bien pour un monument commémoratif – le Jardin des provinces et des territoires, situé à 300 mètres à l’ouest.

La décision d’ériger le monument dans ce lieu n’aurait pas d’incidence sur le design et l’orientation du monument. En fait, le Jardin des provinces et des territoires offrirait un lieu contemplatif pour se souvenir des millions de personnes touchées par les régimes politiques cruels et en apprendre davantage sur elles.

L’IRAC appuie la recommandation du comité de design de la CCN et demande que le Monument national aux victimes du communisme soit érigé dans le Jardin des provinces et des territoires.


AU SUJET DE L’IRAC

L’Institut royal d’architecture du Canada est une association nationale à adhésion volontaire qui représente 4 800 membres. L’IRAC plaide en faveur de l’excellence dans le cadre bâti, œuvre à démontrer comment la conception améliore la qualité de vie, et promeut une architecture responsable qui tient compte d’importantes questions de société.