L’IRAC a formé un nouveau groupe de travail composé principalement d’architectes et de stagiaires autochtones chargés de trouver des façons de favoriser et de promouvoir l’architecture autochtone au Canada, a annoncé le président de l’IRAC, Allan Teramura, FRAIC.
Ce groupe s’est réuni pour une première fois le 9 juin dernier à Nanaimo, dans le territoire des Snuneymuxw, en Colombie-Britannique, dans le cadre du Festival d’architecture. Ce fut le plus grand rassemblement d’architectes autochtones provenant des quatre coins du pays.
Parmi les douze participants à la réunion, neuf étaient autochtones. Certains se rencontraient pour la première fois.
« Je crois qu’il est important que les architectes et les constructeurs respectent la culture des communautés autochtones, mais cet aspect est souvent ignoré dans des lieux déjà aux prises avec tant de problèmes persistants », a déclaré M. Teramura.
« Il est essentiel que les architectes autochtones montrent la voie dans cette initiative – car elle exige un niveau exceptionnel de sensibilité à la culture, d’expérience et de compréhension », a-t-il ajouté. « Cela étant dit, bien des architectes non autochtones possèdent aussi ces qualités et peuvent apporter une importante contribution. »
Le groupe est en train d’établir un plan de travail et de définir les priorités. L’un de ses objectifs est « de recenser l’architecture autochtone couronnée de succès et de la célébrer », dit Eladia Smoke, membre du groupe de travail. « C’est maintenant le temps de dialoguer et d’utiliser les outils des technologies modernes en harmonie avec une approche fondée sur les relations avec l’environnement naturel », souligne-t-elle.
Le groupe envisage notamment la possibilité de collaborer avec des collègues autochtones de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Il sert déjà de ressource utile sur les questions liées aux communautés autochtones.
Les participants à la rencontre du 9 juin ont discuté de divers sujets; ils se sont demandé comment appliquer les bonnes pratiques de l’architecture et de l’aménagement des sites dans les communautés autochtones; comment cerner les difficultés; et comment promouvoir une carrière en architecture auprès des étudiants autochtones.
Ils ont parlé de certaines communautés des Premières Nations où les besoins les plus pressants sont aussi fondamentaux que l’approvisionnement en eau potable. Ils ont discuté de l’importance de présenter des exemples positifs de l’identité culturelle par le design. Ils se sont également demandé comment informer les communautés sur les solutions de rechange aux bâtiments et aux aménagements communautaires qui évoquent des conditions de campements temporaires.
« Trop souvent, les projets d’immobilisations dans les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits sont conçus sans la participation réelle des résidents et au bout du compte, ils ne répondent pas aux buts et aux besoins de la communauté », souligne Patrick Stewart, Ph. D., MRAIC, président du groupe de travail.
« Pour aménager des communautés autochtones durables, nous avons besoin de concepteurs et de concepts susceptibles de créer une pertinence à long terme, d’illustrer une responsabilité culturelle, économique et environnementale respectueuse du développement durable et de tenir compte du bien-être et de la qualité de vie des membres de ces communautés », ajoute-t-il.
Les personnes suivantes ont participé à la réunion :
- Patrick Stewart, Ph. D./Luugigyoo (Nisga'a), Architecte AIBC, MRAIC, LEED AP, ancien président de l’Architectural Institute of British Columbia. Il est l’associé fondateur de la firme Patrick R. Stewart Architect (PRSA) et professeur agrégé à l’École d’architecture McEwen de l’Université Laurentienne.
- Eladia Smoke / KaaSheGaaBaaWeak, Waabishki-Ma’iingan doodem, MRAIC, (Obishikokaang / Premières Nations de lac Seul et d’Alderville, Ontario) a fondé la firme Smoke Architecture en 2014 et travaille avec Architecture 49, de Thunder Bay, depuis 2015. Elle fait partie du corps enseignant de l’École d’architecture McEwen de l’Université Laurentienne. Auparavant, elle a travaillé chez Prairie Architects, à Winnipeg.
- Alfred Waugh, MRAIC, (Nation Fond Du Lac, Denesuline, Saskatchewan), spécialiste de projets sensibles à la culture et à l’environnement. Il possède une vaste expérience avec les Premières Nations, les sociétés culturelles et les établissements d’enseignement. En 2005, il a créé la firme Alfred Waugh Architect, une firme d’architecture entièrement détenue par des Autochtones. En 2012, il a constitué la firme en personne morale et lui a donné la nouvelle dénomination de Formline Architecture + Urbanism. La firme est active dans toute la région du Pacifique Nord-Ouest.
- Harriet Burdett-Moulton, FRAIC, (Métis) a travaillé principalement au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle habite à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, et elle travaille à distance avec le bureau d’Iqaluit de Stantec. Parmi les nombreux projets qu’elle a réalisés, mentionnons Piqqusilirivvik, un centre d’apprentissage culturel inuit situé à Clyde River sur l’île de Baffin, et la cathédrale St. Jude, à Iqaluit.
- Ray Gosselin, MRAIC, (Première Nation Muscowpetung, Saskatchewan), associé principal de Ray Gosselin Architect Limited à Regina et président de la Saskatchewan Association of Architects. Il cumule 10 ans d’expérience en gestion d’installations à titre de planificateur, responsable de plans directeur, gestionnaire de projets et architecte auprès de l’Université des Premières Nations du Canada, l’Université de Regina et l’Université de l’Alberta.
- Wanda Dalla Costa, AIA, LEED A.P., (Première nation Saddle Lake, Alberta), éminente professeure invitée à l’Université d’État de l’Arizona. Sa firme, Redquill Architecture, est située à Phoenix. Elle travaille avec des clients des Premières Nations et des conseils tribaux du Canada et des États-Unis depuis plus de 20 ans.
- Rachelle Lemieux, MRAIC, (Métis) est une stagiaire en architecture chez Stantec, à Winnipeg. Elle a représenté les stagiaires et architectes stagiaires au conseil d’administration de l’IRAC de 2013 à 2015. Elle fait aujourd’hui partie du comité directeur de la relève professionnelle de l’IRAC.
- Ouri Scott, MRAIC, (Tlicho First Nation), architecte stagiaire chez Dialog, à Vancouver. Elle s’intéresse notamment aux infrastructures durables et à la planification de communautés autochtones résilientes.
- Jason Surkan, (Métis), étudiant du programme de maîtrise en architecture de l’Université de la Colombie-Britannique. Il s’adonne également à la photographie et à l’artisanat traditionnel.
- Jill Stoner, MRAIC, directrice de l’École Azrieli d’architecture et d’urbanisme de l’Université Carleton, à Ottawa, et représentante du Conseil des écoles universitaires d’architecture du Canada au conseil d’administration de l’IRAC. Elle réalise des projets de réutilisation adaptative, d’ajouts et de rénovation d’édifices publics et elle participe à des concours urbains visionnaires.
Allan Teramura, FRAIC, président de l’IRAC, et Maria Cook, gestionnaire des communications et des activités de sensibilisation de l’IRAC, participaient également à la rencontre. Par ailleurs, d’autres membres du groupe de travail n’ont pu être présents. Il s’agit de David Thomas, Ryan Gorrie, Cheyenne Thomas, Destiny Seymour, Douglas Cardinal et David Fortin.