Les Catalyseurs de Changement de L'IRAC - David Minke | Institut royal d'architecture du Canada

Les Catalyseurs de Changement de L'IRAC - David Minke

Août 2024

Q: Pourquoi avez-vous décidé de devenir architecte?

R: Mon premier contact s’est fait dans le cadre d’un cours de dessin que j’ai suivi en 10année. Mon premier souvenir est d’avoir dessiné une table de billard. Dès lors, je suis devenu accro. C’était tellement différent de toutes les autres matières. Un peu plus tard pendant mes études secondaires, j’ai suivi un cours de dessin et de design assez intensif. L’expérience a été formidable, mais elle m’a amené à me questionner sur la façon d’exploiter mon potentiel créatif. Pendant mes études de premier cycle universitaire, j’ai découvert le monde de l’art, de la géographie urbaine, de la sociologie, des mathématiques, des statistiques et de la gestion. À cette époque, je préparais un portfolio en vue de mon admission dans une école d’architecture. J’avais une vision assez romantique de l’architecture, que je considérais comme inaccessible. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai voyagé en Europe pendant trois mois. En commençant par Madrid et en terminant par Istanbul, j’ai rempli trois carnets de croquis en cours de route. C’était le « grand circuit » classique, mais je l’ignorais à l’époque. À mon retour, je suis entré à l’école d’architecture. J’ai été absolument stupéfait par les grandes différences entre la culture des ateliers d’art et celle des ateliers de design. C’est une chose avec laquelle j’ai encore beaucoup de difficultés. Aujourd’hui, je sépare ma pratique artistique de ma pratique architecturale. Ma pratique artistique est un moyen de surmonter mes difficultés dans l’exercice de l’architecture. Avec l’art, il y a une relation intime de 1 à 1 dans le processus de création. Vous êtes la personne qui produit le design et celle qui le met en œuvre. En architecture, il s’écoule tellement de temps entre l’acte de création et la réalisation du projet. 

Q: Depuis combien de temps êtes-vous membre de l’IRAC et quelle valeur retirez-vous de votre adhésion?

R: Je suis membre de l’IRAC depuis quelques années seulement. Je profite réellement de mon adhésion au sein de l’organisation. Elle m’a donné une grande occasion d’établir des liens avec des professionnels aux vues similaires qui sont en général en dehors de mon domaine d’influence. Je vois l’IRAC comme une organisation active à trois échelles différentes. D’abord sur la scène locale, puis sur les scènes nationale et internationale. J’ai hâte de faire valoir tous ces volets auprès du réseau de Calgary.  

Q: Pourquoi êtes-vous bénévole pour l’IRAC?  

R: Pour aller au-delà des limites de mon entreprise et contribuer à bâtir une communauté architecturale d’entraide et inclusive.

Je remercie d’ailleurs l’IRAC de me présenter dans le cadre de cette initiative de catalyseurs du changement. C’est un grand honneur. J’aimerais aussi remercier mes collèges à la direction du réseau de Calgary, Alana et Tia. Nous faisons une bonne équipe. Je crois que nous allons conquérir Calgary.  

Q: Qu’est-ce qui vous semble le plus difficile dans votre travail d’architecte?   

R: D’être séparé de l’acte de création tout en faisant tellement partie intégrante du processus.    

Q: Pourquoi ce domaine de défense des intérêts est-il important pour vous?

R: Je crois que notre communauté a un grand potentiel pour modifier le cours de l’avenir de notre ville. La création d’une communauté de collaboration et de soutien peut favoriser un changement positif. 

Q: À votre avis, quel facteur modifiera ou orientera le plus la pratique de la profession au cours des cinq prochaines années?   

R: Très certainement l’utilisation de l’intelligence artificielle. Elle croît et se développe rapidement grâce à des investissements rapides. En fin de compte, elle reste un outil à ajouter à l’ensemble des compétences des professionnels de la création.  

Q: Selon vous, quel rôle l’IRAC et les architectes peuvent-ils jouer sur les plans de l’action climatique, de la vérité et réconciliation et de la réforme des modes d’approvisionnement, entre autres questions d’importance?  

R: Action climatique

Atteindre un équilibre entre les détenteurs de traditions et les innovateurs afin de trouver une solution équilibrée à la crise de l’énergie. Les premiers pensent que notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles ne changera jamais, tandis que les seconds proposent des systèmes qui remettent en question notre trajectoire actuelle. Je crois que le dialogue et l’ouverture d’esprit leur permettront de trouver des points de concordance et d’aller de l’avant ensemble. 

Vérité et réconciliation

Je pense que l’IRAC pourrait collaborer avec les communautés autochtones pour mieux comprendre comment nous pourrions contribuer à faire croître le nombre d’Autochtones qui accèdent à la profession d’architecte. En commençant par les écoles d’architecture et en aboutissant à des pratiques dirigées par les Autochtones.   

Réforme des modes d’approvisionnement

Je crois que nous devrions examiner des façons d’aller de l’avant avec des modes de réalisation de projets hyper collaboratifs. Des modes qui impliquent toutes les parties dès le début du processus de conception et jusqu’à l’achèvement des projets. Le mode de réalisation de projet intégrée (RPI) est la première tentative d’une telle initiative, mais je crois qu’il faudra le perfectionner avec le temps.     

Q: Qu’aimez-vous faire en dehors de l’architecture?  

R: Jouer au basketball et regarder du basketball à la télé, jaser avec mes voisins, bâtir des forts avec mes deux filles, faire du vélo cargo dans la ville et visiter des quartiers intéressants de la ville.  

Q: Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui désirent s’impliquer davantage dans la défense des causes liées à l’architecture?

R: Faites preuve de persévérance, de passion et d’un esprit de collaboration. Fixez-vous des objectifs ambitieux que vous croyez hors d’atteinte. Attention à votre ego.  

Q: Comment intégrez-vous la diversité, l’équité et l’inclusion dans votre milieu de travail, dans l’environnement bâti et dans votre travail bénévole?  

R: Les deux événements les plus importants de ma vie jusqu’à maintenant qui m’ont fait mieux comprendre les notions de diversité, équité et inclusion sont les suivants : 

1. J’ai pris un congé de paternité à la naissance de notre première fille (équité).
 
Mon épouse et moi avons partagé le congé parental. Elle a pris les six premiers mois et j’ai pris les six mois souvent. C’était très important pour moi de partager cette expérience qui représentait ma vision pour ma vie familiale et professionnelle. Mon congé de paternité m’a permis de comprendre véritablement la disparité entre les rôles typiquement féminins et masculins lorsqu’il s’agit d’élever une famille. Ces relations se répercutent parfois dans la culture d’un bureau et peuvent avoir un impact sur cette culture. Par conséquent, je suis devenu plus empathique et plus conscient de ces dynamiques.
 
2. Je me suis impliqué dans le basketball communautaire dans mon enfance et mon adolescence (diversité).
 
Je me suis beaucoup impliqué dans le basketball pendant mes études primaires et secondaires. L’été, je jouais dans diverses équipes communautaires. Cela m’a permis de créer des amitiés avec des gens de divers horizons qui ont grandi dans des contextes très différents du mien. Par conséquent, cela m’a permis de bien comprendre les différentes cultures et les divers statuts socioéconomiques.