Récipiendaires des bourses de la Fondation de l’IRAC de 2023 | Institut royal d'architecture du Canada

Récipiendaires des bourses de la Fondation de l’IRAC de 2023

PRIX POUR LA CONSERVATION ARCHITECTURALE DE LA FONDATION DE L’ARTS AND LETTERS CLUB OF TORONTO 
BOURSE DU CONSEIL DU BÂTIMENT DURABLE DU CANADA POUR LA RECHERCHE ET LA CONCEPTION DURABLES 
FONDS DU CENTENAIRE DU COLLÈGE DES FELLOWS 
BOURSE D’ÉTUDES KIYOSHI MATSUZAKI DE L’IRAC  
BOURSE DE LA FONDATION DE L’IRAC 
BOURSE D’ÉTUDES VINCE CATALLI POUR L’INNOVATION EN ARCHITECTURE DURABLE 

 

PRIX POUR LA CONSERVATION ARCHITECTURALE DE LA FONDATION DE L’ARTS AND LETTERS CLUB OF TORONTO 

Ce prix, qui a été décerné pour la première fois en 2022, reconnaît les praticiens émergents de la conservation du patrimoine et célèbre l’excellence, l’innovation et les pratiques exemplaires dans le domaine de la conservation architecturale tout en favorisant une compréhension du patrimoine bâti du Canada. 

Jury:

John Blumenson, chroniqueur, Toronto Star; Julia Gersovitz, administratrice de la Fondation de l’IRAC; Allan Teramura, Watson MacEwen Teramura Architects 

Lauréate :

Erin Haliburton, Université Dalhousie :

Résumé :  

« Inspiré par le croisement historique entre la musique chorale, l’architecture d’églises et l’acoustique, mon mémoire portera notamment sur le concept de la réutilisation adaptative d’une église désaffectée d’Halifax pour la transformer en une salle de concert destinée principalement aux spectacles de musique chorale. La reconversion d’églises désaffectées en salles de concert offre un usage approprié de ces bâtiments, car elle continue de favoriser les rassemblements communautaires en plus de mettre à profit les liens existants entre l’église, l’architecture et la musique. »  

Commentaire du jury :  

« Erin a appliqué ses connaissances de la musique chorale comme solution au problème concret et immédiat de l’utilisation des lieux de culte que leurs congrégations ne sont plus en mesure de soutenir et le jury s’en est réjoui. La proposition d’Erin de collaborer avec des acousticiens pour étudier les propriétés physiques des églises historiques afin de mieux saisir comment elles peuvent améliorer notre expérience de la musique promet également d’élargir nos connaissances sur la façon de reconnaître la valeur des lieux historiques en général. Nous ne sommes pas suffisamment à l’écoute des bâtiments et la relation entre l’acoustique et la conservation mérite d’être approfondie. Le mémoire d’Erin est très prometteur pour contribuer à cet effort. »  

 

Mention honorable : *

Paloma Castonguay-Rufino, Université de Montréal

Résumé : 

« Comment évaluer la qualité architecturale du patrimoine industriel? Ce projet de recherche doctorale en architecture à l’Université de Montréal examine les questions soulevées par le projet architectural dans le contexte du patrimoine industriel du Canada. Cette réflexion s’inscrit dans le cadre d’une tension élargie entre les projets de bâtiments patrimoniaux et les projets de conservation architecturale. La réhabilitation par la conception architecturale est l’hypothèse soutenue ici. Cette recherche propose une méthode pour objectiver la valeur patrimoniale du patrimoine industriel dans le contexte canadien, en se basant sur le principe de l’exemplarité des projets bâtis. » 

*À noter que Julia Gersovitz n’a pas participé à cette sélection en raison d’un conflit d’intérêts.  

Commentaire du jury :  

Le projet de Paloma d’étudier les pratiques européennes en matière de réhabilitation de sites industriels à l’abandon et leur application potentielle en contexte canadien est une proposition ciblée et bien élaborée. Les structures industrielles sont peu reconnues en tant qu’artéfacts culturels et sont rarement protégées par les politiques patrimoniales alors qu’elles sont souvent des bâtiments remarquables. D’un point de vue à la fois culturel et durable, l’examen des meilleures pratiques internationales en vue de leur réutilisation adaptative est une contribution potentiellement bénéfique pour la discipline.

 

BOURSE DU CONSEIL DU BÂTIMENT DURABLE DU CANADA POUR LA RECHERCHE ET LA CONCEPTION DURABLES  

Créé grâce à une dotation du Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCA), ce fonds a comme principal objectif d’offrir du soutien à la prochaine génération de concepteurs « verts ». Le prix est décerné à un ou à des étudiants dont la proposition de projet final est la plus prometteuse.    

Jury:

Jonathan Bisson, président élu de l’IRAC; Joanne McCallum, McCallum Sather Architects; Vedran Skopac, Reimagine Architects

Lauréate :  

Madeleine Lachance, Université McGill  

Résumé :  

« La plupart des espaces que nous occuperons en 2030 sont déjà bâtis et pourtant, une grande partie de notre parc d’habitations actuel n’a pas été conçue pour répondre aux besoins changeants des utilisateurs aux capacités diverses ou de notre changement climatique. Comment pouvons-nous améliorer l’accessibilité et la durabilité de notre environnement bâti tout en tenant compte des coûts matériels et financiers de la construction? La solution consiste à élaborer des stratégies de rénovation qui préserveront les “ossatures” ou les structures solides de nos bâtiments tout en facilitant la modification de leurs “enveloppes” de manière à ce qu’elles soient mieux adaptées à notre monde évolutif. Ce projet examinera une typologie de bâtiments résidentiels à logements multiples en contexte québécois et établira une stratégie de rénovation optimale visant à répondre aux besoins actuels et futurs en matière d’accessibilité et de durabilité. » 

Commentaire du jury : 

« En mettant l’accent sur le logement social multirésidentiel, cette proposition très discrète est susceptible d’exercer un impact profond et de faire valoir les avantages de l’architecture auprès d’un large spectre de la société.   

L’approche est habile : elle promet des améliorations importantes de la qualité des espaces et de la performance des bâtiments grâce à de modestes interventions dans des projets de logements publics existants. Ce faisant, elle détourne la conversation de l’iconique au profit du quotidien en se concentrant sur ce qui, d’un point de vue social, est sans doute notre typologie de bâtiment la plus importante.  

Un autre aspect important de la proposition est la notion d’une architecture inachevée qui fait participer activement les usagers des bâtiments dans la création et l’évolution de leur environnement bâti. Il existe des précédents, notamment des projets réalisés par Elemental au Chili et Lavaton et Vassal en France, qui affirment la beauté inhérente et les résultats potentiels de cette approche conceptuelle. L’acceptation de l’incertitude fait partie de son attrait. »  

 

FONDS DU CENTENAIRE DU COLLÈGE DES FELLOWS 

Le Fonds du centenaire du Collège des fellows pour les stagiaires ou architectes stagiaires a été créé grâce aux dons reçus de membres du Collège des fellows et de membres de l’Institut royal d’architecture du Canada en vue d’offrir un appui financier à un stagiaire ou à un groupe de stagiaires ou d’architectes stagiaires qui se distinguent et qui désirent promouvoir la valeur et l’image de la profession. 

Jury:

Paule Boutin, trésorière de la Fondation de l’IRAC; Dave Edwards, administrateur de la Fondation de l’IRAC; Stuart Howard, président du conseil d’administration de la Fondation de l’IRAC  

Lauréate :  

Salam Yousef, architecte stagiaire 

Abstract:

Résumé : 

« Une étude antérieure dans les domaines de la neuroscience et de l’architecture m’a fait découvrir le monde mystérieux de la neurodiversité. J’ai découvert que le terme “autisme” couvre un large spectre de nombreuses situations particulières et que certaines personnes peuvent ne pas savoir qu’elles font partie de ce spectre. Les troubles neurologiques et développementaux influencent notre façon de percevoir le monde par nos interactions sociales, physiques et mentales. 

Alors, comment célébrer cette belle altérité en chacun de nous? Cette recherche examinera comment créer une collaboration entre la neuroscience et l’architecture afin d’améliorer le bien-être physique, mental et social des personnes neurodiversifiées. » 

Commentaire du jury :  

« Le jury a été impressionné par la qualité de toutes les candidatures reçues. Celle de Salam Yousef, intitulée “Sensational Odyssey”, s’est toutefois distinguée comme étant celle qui répondait le mieux aux critères d’attribution de cette bourse. La voie non orthodoxe empruntée par Mme Yousef pour effectuer son stage semble l’avoir menée à une passion profondément enracinée pour l’architecture et le potentiel de promotion du bien-être par le design. Le jury a senti que son souci du bien-être des autres promouvait en fait l’architecture même. Le dossier de candidature de Mme Yousef était bien réfléchi en plus d’être clair et de bien transmettre sa passion pour l’architecture et les autres. »

 

BOURSE D’ÉTUDES KIYOSHI MATSUZAKI DE L’IRAC  

Le fonds de dotation de cette bourse d’études a été créé à la mémoire de Kiyoshi Matsuzaki. Cette bourse est attribuée à un étudiant inscrit dans le programme Syllabus de l’IRAC jugé le plus méritant sur la base de ses résultats universitaires, de ses ateliers de conception, de son expérience de travail et de ses besoins financiers. 

Jury:

Arlene Dedier, administratrice de la Fondation de l’IRAC; Stuart Howard, président du conseil d’administration de la Fondation de l’IRAC; Ivan Martinovic, directeur du programme Syllabus de l’IRAC; Eva Matsuzaki, Matsuzaki Architects; Diarmuid Nash, administrateur de la Fondation de l’IRAC; Jason Robbins, président de l’IRAC.   

Lauréate : 

Zainab Naji, Colombie-Britannique  

 

Commentaire du jury :  

Plusieurs candidatures de grande qualité ont été soumises à cette bourse et les jurés ont délibéré fermement. La récipiendaire s’est révélée exceptionnelle et sa candidature s’est démarquée de celle des autres étudiants du Syllabus. Le jury souhaite que cette bourse fasse une différence fondamentale dans la vie de Zainab et dans sa mission de devenir architecte. Son parcours de son pays natal jusqu’au Canada témoigne de sa grande détermination et de son formidable engagement à l’égard de l’architecture. Elle est un modèle et une représentante inspirante de l’avenir du programme Syllabus et elle incarne le véritable esprit de la bourse. 

 

BOURSE DE LA FONDATION DE L’IRAC 

La bourse de la Fondation de l’IRAC a été créée pour appuyer un projet qui se rapporte à l’architecture dans son sens le plus large, qui favorise la sensibilisation du public ou qui permet de réaliser une importante recherche universitaire qui mène à des publications, des expositions, des symposiums, des exposés ou des conférences. 

Jury:

Paule Boutin, trésorière de la Fondation de l’IRAC; Stuart Howard, président du conseil d’administration de la Fondation de l’IRAC; Susan Ruptash, chancelière, Collège des fellows de l’IRAC. 

Lauréats : 

Samuel Bernier-Lavigne et Ariane Ouellet-Pelletier, Université Laval  

Résumé :  

« Dans la société, l’architecture ne consiste pas seulement à bâtir des bâtiments, mais aussi à bâtir des idées. Ce projet vise à faire la lumière sur les structures intellectuelles – souvent invisibles – qui soutiennent nos environnements bâtis. Plus particulièrement, il porte essentiellement sur la documentation de l’apport de Georges Teyssot, un éminent théoricien de l’architecture qui, pendant une carrière de 50 ans, a contribué à élever les idées sur la pratique de l’architecture au Canada. Pendant toute cette période, il a organisé des expositions et a écrit sept livres et plus de 60 articles et autres contributions en plus de prononcer nombre d’allocutions partout dans le monde. En ce sens, le Québec a été l’épicentre d’une résonance internationale dynamique dans les théories contemporaines de l’architecture. »  

Commentaire du jury :  

« Le jury a estimé que le projet “Relevé intellectuel de Georges Teyssot” (publication + exposition + symposium) concordait parfaitement avec l’objectif de soutenir la recherche universitaire qui mène à des publications, des expositions, des symposiums et des conférences. 

Plusieurs chercheurs de diverses universités américaines et européennes qui ont collaboré avec Georges Teyssot, professeur de théorie architecturale, au cours des dernières décennies, participeront à la rédaction de la publication présentant une analyse du contenu, du système de classement et de l’organisation de la bibliothèque et des archives de recherche de Teyssot. Le jury y voit un témoignage de la valeur de son travail intellectuel aux yeux du milieu universitaire et il est convaincu que la diffusion de sa pensée par la publication, l’exposition et le symposium prévus contribuera au développement de la recherche dans le domaine de la théorie de l’architecture. »

 

BOURSE D’ÉTUDES VINCE CATALLI POUR L’INNOVATION EN ARCHITECTURE DURABLE 

Cette bourse d’études a été créée grâce à un don généreux de Vince Catalli et elle est attribuée pour la première fois cette année. Elle a pour but de promouvoir et d’encourager les approches à la conception durable qui sont innovantes, pratiques, évolutives et transférables auprès de la prochaine génération d’architectes au Canada.  

Jury :  

Roxanne Gautier, EVOQ Architecture; Ron Kato, Kato Martin Architects; Diarmuid Nash, administrateur de la Fondation de l’IRAC; Susan Ruptash, chancelière, Collège des fellows de l’IRAC.    

Lauréat : 

Brett Walter, Université Laurentienne  

Résumé : 

Les nouvelles recherches dans les domaines de la neuroscience, de la psychologie environnementale et de la médecine ont révélé que certains facteurs de l’environnement bâti améliorent la santé. Toutefois, les concepteurs dans leur ensemble ne les comprennent pas ou ne les adoptent pas encore. Il faut donc une nouvelle approche qui met davantage à profit la littérature scientifique pour orienter la conception. De récentes découvertes en épigénétique révèlent l’immense impact de notre environnement sur la santé intergénérationnelle des personnes par le biais du processus de modification épigénomique.  

Cette thèse soutient que la conception et la santé sont inextricablement liées aux questions bioéthiques qui nécessitent une étude plus approfondie et qui devraient obliger les concepteurs à redéfinir leur rôle et leur responsabilité en matière de santé publique.  

Commentaire du jury :  

Une introduction très intéressante et un aperçu du potentiel épigénétique positif d’une activité saine et de la façon de l’appliquer à la conception. Le facteur qui élève le projet au-dessus et au-delà du conceptuel est que l’auteur a également élargi sa mission sociale pour aider la profession à comprendre les ramifications de cette recherche. 

Le projet promeut la création de bâtiments, d’infrastructures et de collectivités plus durables qui stimulent l’adoption de modes de vie plus sains et qui réduisent l’empreinte carbone. La détermination de l’auteur à diffuser les connaissances acquises auprès d’un plus grand public est exemplaire. Elle permet de penser que ces concepts pourraient être reconnus comme étant des facteurs de santé déterminants dans la conception.

Mention honourable: 

Larissa Korol, Université Dalhousie 

Résumé : 

Cette thèse combine l’utilisation de matériaux biosourcés, de la conception computationnelle et de la fabrication numérique pour produire et tester des démonstrateurs architecturaux faits de résidus agricoles. Plus précisément, elle porte sur l’utilisation des sous-produits d’un producteur local de lin à fibres, avec des scripts d’algorithmes génératifs basés sur des paramètres et la fabrication additive (FA) plus communément appelée impression 3D par extrusion. L’intérêt de cette recherche vient d’une conviction optimiste qu’il est possible de s’éloigner des matériaux architecturaux aux pratiques d’extraction non durables et à forte intensité de carbone pour se tourner vers des matériaux biosourcés dans des écologies circulaires.  

Commentaire du jury :  

Cette candidature rend compte d’une approche rigoureuse et holistique à l’examen de l’utilisation potentielle de sous-produits du lin à fibres à des fins d’applications architecturales. Le projet est présenté avec clarté et explore méthodiquement l’utilisation potentielle d’un sous-produit agricole qui serait autrement éliminé et perdu afin de créer des matériaux biosourcés pour les industries de la conception architecturale et de la construction.  

Si ce type de recherche permet à notre société de développer de nouveaux matériaux de construction biosourcés combinés à de nouvelles technologies de fabrication, nous assisterons à une révolution dans nos modes de conception et de construction tout en éliminant une quantité importante de déchets et d’émissions. Le processus itératif décrit par l’auteure a permis de mieux comprendre les défis et les possibilités de l’utilisation de nouveaux matériaux.