Présenter " la Déclaration " à l’IRAC | Institut royal d'architecture du Canada

Présenter " la Déclaration " à l’IRAC

Le groupe de travail sur la vérité et la réconciliation de l’IRAC est composé de deux architectes autochtones, Patrick Stewart, MRAIC, et Alfred Waugh, MRAIC, et de deux membres du conseil d’administration de l’IRAC, Jill Stoner, MRAIC, et Dale Taylor, FRAIC. Le 27 mai dernier, les quatre membres se sont réunis sur Zoom pour une conversation informelle au cours de laquelle Jill et Dale ont posé une série de questions à Patrick et à Alfred concernant la proposition visant l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (la « Déclaration ») par les membres de l’IRAC. Le texte qui suit est une traduction de la transcription de la conversation qui a été légèrement éditée pour plus de clarté. 
 
Dale Taylor (DT) : Nous aimerions commencer en posant quelques questions soulevées par des membres de l’IRAC pour clarifier ce que signifie, en gros, l’adoption de cette Déclaration. Tout d’abord, est-ce que le soutien de l’IRAC à la Déclaration est une approbation plus générale des politiques des Nations Unies?  

Patrick Stewart (PS) : Non, pas du tout. Nous voulons être bien clairs à ce sujet. L’adoption de la Déclaration par l’IRAC reste au niveau des droits de la personne. Il s’agit de reconnaître que les peuples autochtones de notre pays ont les mêmes droits que tous les autres citoyens de ce pays à cet égard.  

Jill Stoner (JS) : Est-ce que la Déclaration donne de nouveaux droits aux peuples autochtones? 

Alfred Waugh (AW) : Non, aucunement. L’adoption de la Déclaration par l’IRAC est une reconnaissance de certains appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du gouvernement fédéral, plus particulièrement les appels 43 et 92. Ces appels traitent des droits de la personne : le droit de pratiquer la culture autochtone, de préserver la langue autochtone et d’autres droits semblables. Donc, il s’agit plutôt d’une reconnaissance du fait que l’IRAC, en tant que porte-parole d’une profession au Canada, fait un pas de plus pour établir un partenariat avec les peuples autochtones, les peuples premiers de ce pays. 

DT : On peut donc dire qu’en adoptant la Déclaration, l’IRAC ne prend pas une position politique. 

PS : C’est exact. La Déclaration ne fait que confirmer que les droits de la personne sont des droits fondamentaux. Il n’y a aucun aspect politique relié à l’adoption de la Déclaration.  

JS : Les prochaines questions portent sur la relation entre la Déclaration et les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Ma première question sera donc la suivante : comment l’adoption de la Déclaration orientera-t-elle le travail du groupe de travail sur la vérité et la réconciliation de l’IRAC en réponse aux appels à l’action? 

AW : L’adoption de la Déclaration ne nous oriente pas directement dans notre travail. Il s’agit simplement d’un engagement par l’IRAC à aller de l’avant dans le 21e siècle pour favoriser de meilleures relations avec les peuples autochtones. En tant que groupe de travail, nous poursuivrons l’élaboration d’un plan d’action visant à sensibiliser nos membres sur la Commission de vérité et réconciliation, sur les types de conditions spéciales auxquelles s’attendre dans les réserves et sur d’autres questions semblables. Notre mandat est toujours de chercher à mettre en œuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Or, l’un de ces appels, l’appel 92, porte sur l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cette adoption est relativement simple et nous aimerions bien qu’elle se réalise, mais il y aura par la suite beaucoup plus de travail à accomplir. Par l’adoption de cette Déclaration, l’IRAC nous donne la confiance nécessaire pour aller de l’avant avec l’idée que nos membres appuient notre groupe de travail.  

PS : En effet, ce n’est que le début. L’adoption de la Déclaration donne à l’IRAC une certaine feuille de route sur des éléments importants, comme la consultation et l’inclusion significatives. Et il ne s’agit pas seulement de consulter les peuples autochtones. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne sont pas seulement des problèmes autochtones, ce sont des problèmes humains. L’adoption de la Déclaration permet donc à l’IRAC de s’engager de manière plus significative dans des initiatives comme la consultation et de solliciter l’avis de personnes qui n’ont pas l’habitude d’être consultées sur l’environnement bâti. En fait, il s’agit d’établir des relations respectueuses dans le travail que nous effectuons en tant qu’architectes. Il s’agit aussi de reconnaître le besoin d’un consentement libre, préalable et éclairé. Lorsqu’ils travaillent avec des peuples autochtones, que ce soit dans les réserves ou hors réserve, les architectes doivent reconnaître que l’information que leur fournit la communauté ne leur appartient pas. Ce n’est pas leur savoir et ils ne peuvent pas l’utiliser sans en reconnaître la source autochtone.    

DT : Selon vous, l’adoption de cette Déclaration aura-t-elle des résultats particuliers pour l’IRAC, en tant qu’organisation et de structure? 

PS : Je pense que l’IRAC pourrait coordonner davantage son action avec les ordres d’architectes provinciaux. Je ne parle pas ici d’action de plaidoyer, mais plutôt d’une action plus fondamentale à l’échelle des droits de la personne. Encore une fois, ce n’est pas seulement une question autochtone ou non autochtone, mais plutôt une question de droits de la personne. L’IRAC pourrait encourager les ordres d’architectes à adopter eux aussi les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et la Déclaration des Nations Unies.    

AW : Je suis d’accord avec Patrick. Comme vous savez, lui et moi faisons également partie du groupe de travail sur la vérité et la réconciliation de l’Architectural Institute of British Columbia et il semble que plusieurs autres organisations professionnelles du Canada n’ont pas encore reconnu les appels à l’action de la Commission. Je crois que l’un des résultats les plus souhaitables de l’adoption de la Déclaration pour l’IRAC est le signal que ce geste envoie à tous les membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis de ce pays que nous souhaitons favoriser une meilleure relation entre les organisations, comme la nôtre, et les communautés autochtones du Canada. Je pense également qu’il y a ici une occasion d’enrichir notre organisation par ce geste, du fait qu’en élaborant des plans d’action et des programmes pour sensibiliser nos membres, nous acquérons aussi la sagesse des aînés de la communauté autochtone, notamment sur des idées comme le lien à la terre et l’importance de placer la nature au centre. Je pense donc que c’est un geste très ambitieux à poser. 

DT : Avez-vous quelques idées sur les mesures que peut prendre le groupe de travail sur la vérité et la réconciliation pour intégrer ces types de consultation dans son travail?   

AW : J’ai certaines idées. Comme vous le savez, la pratique de notre profession comporte bien des aspects. Parlons d’approvisionnement, par exemple. Nous pourrions avoir un certain dialogue avec le gouvernement ou d’autres organisations qui publient des demandes de propositions. Au lieu de chercher un aîné pour faire partie de l’équipe d’un projet axé sur les Premières Nations, nous pourrions recommander aux propriétaires de prendre diverses mesures telles que la nomination d’un gardien du savoir pour faire partie de l’équipe du client. Parlons aussi des universités. Bien souvent, elles comptent un gardien du savoir ou un aîné en résidence qui offre un enseignement aux étudiants. Ne serait-ce pas merveilleux si nous avions quelque chose de ce genre dans notre organisation pour inspirer et faciliter la collaboration avec les communautés autochtones? Comme vous le savez, les communautés autochtones sont en quelque sorte aux premiers stades de l’autonomie gouvernementale et du détachement des Affaires autochtones et du Nord pour gérer leurs propres autorités et avoir juridiction. C’est un territoire grand ouvert. C’est pourquoi je pense qu’en tant qu’organisation professionnelle, nous pourrions favoriser un dialogue et peut-être même aider les communautés autochtones et les orienter dans la gestion de l’aménagement des terres. 

PS : J’aimerais revenir sur ce que tu disais à propos des Ainés en résidence, Alfred, et sur le fait que nous avons 50 différentes cultures et langues autochtones dans ce pays. Si nous avions des ainés comme consultants, ça pourrait être sur une base de rotation ou sur une base régionale, puisque l’IRAC a des sections régionales. Il n’est pas nécessaire de nommer une personne et de lui demander de s’engager à long terme. Les mandats pourraient être d’un ou deux ans. Je crois que ce serait à l’avantage de l’IRAC si les gens savaient qu’il y a une personne à qui s’adresser pour obtenir des conseils et de l’information autochtones. 

JS : La dernière série de questions porte sur l’adoption de la Déclaration comme première étape de changements transformateurs dans la pratique de l’architecture et dans les caractéristiques fondamentales de l’architecture. Par exemple, comment l’adoption de la Déclaration pourrait-elle influer sur les processus d’approvisionnement, les processus d’examen environnemental ou les politiques en matière de changement climatique? Bien sûr, nous ne parlons pas d’une relation directe de cause à effet, mais nous nous demandons plutôt en quoi l’adoption de la Déclaration constitue une première étape vers de plus grands engagements professionnels envers le savoir autochtone. 

PS : Je crois qu’Alfred a déjà parlé des modes d’approvisionnement tout à l’heure. Nous en discutons depuis un certain temps au sein du groupe de travail autochtone de l’IRAC. Je pense donc que nous avons déjà un bon point de départ sur cette question. En ce qui concerne les processus d’examen environnemental, l’inclusion des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis doit être mise de l’avant et renforcée, et la Déclaration favorise cela. Il doit y avoir moins de litiges sur le droit d’une communauté de protéger les personnes plutôt que les intérêts économiques. Sur le plan des politiques en matière de changement climatique, la Déclaration affirme que la vision autochtone de la planète pourrait renforcer le concept de « l’approche à double perspective » selon laquelle la science occidentale et les modes de connaissances autochtones s’éclairent mutuellement et travaillent ensemble plutôt qu’en opposition. 

AW : Pour revenir sur la question de l’approvisionnement, j’imagine que l’IRAC pourrait jouer un rôle consultatif, agir comme ressource auprès de divers donneurs d’ouvrage. Par ailleurs, j’ajouterais que nous informons le public en général sur les valeurs autochtones et nous lui indiquons qu’il y a des architectes autochtones au Canada. En ce qui concerne la question du processus d’examen environnemental et la politique en matière de changement climatique, je dois dire que cette notion de rapprochement entre les modes de connaissances autochtones et les connaissances occidentales me rend très enthousiaste. Si l’on remonte à nos racines autochtones, les liens à la terre étaient plus forts, mais on voit aujourd’hui que des groupes autochtones de tout le pays renouent avec leur culture et cette idée de lien avec la nature. Cela renforce un système de valeurs centré sur la nature plutôt qu’un système de valeurs centré sur les humains uniquement. Cela veut donc dire que les plantes et les animaux, en fait, tout, dans la nature, a la même valeur que nous et que nous faisons partie de cet écosystème – cet écosystème interconnecté. Ainsi, lorsqu’il est question d’aménagement du territoire, on commence avec la terre. Comment la terre nous parle-t-elle? Que nous dit-elle? Et sur le plan du changement climatique et des politiques, nous devons travailler tous ensemble pour apporter une certaine notion spirituelle à la conversation, tout comme des idées plus techniques sur la résilience. Comment travailler avec la nature? Comment planifier nos communautés? Le savoir autochtone peut simplement nous aider à créer de meilleurs milieux de vie. 

PS : Et je pense que toute cette série de questions donne à l’IRAC une occasion d’être un chef de file et de sensibiliser la société à ces questions. C’est aussi quelque chose qui doit se produire. Autrement, l’aménagement et l’extraction des ressources se feront au hasard et sans réelles contraintes. Les gouvernements fédéral et provinciaux facilitent l’extraction des ressources sans voir au-delà de leur propre mandat. Il faut soulever cette question et en discuter à un niveau plus élevé. Et je pense que l’IRAC peut être un leader pour faciliter cette conversation.   

DT : Passons maintenant à la question de l’entrée des Autochtones dans la profession d’architecte et d’autres professions connexes. Je suis devenu très enthousiaste à l’idée que, lorsque des jeunes commencent à se demander comment ils pourraient contribuer à changer le monde, et comment nous pouvons exercer ce que nous appelons généralement l’architecture, la vision du monde des Autochtones pourra ouvrir de nouvelles possibilités. Elle pourra aider à redéfinir ce qu’est un architecte et à déterminer comment les architectes peuvent faire un travail plus significatif dans un contexte élargi. Croyez-vous cela possible, et comment voyez-vous cela se réaliser? 

PS : Je suis convaincu que c’est possible. Il faut que les écoles d’architecture reconnaissent la valeur du savoir autochtone dans leur programme d’études. Nous avons besoin de programmes universitaires qui reflètent le savoir autochtone dans le contenu des cours. Nous commençons à en voir des exemples. Je ne suis probablement pas la meilleure personne pour répondre à cette question, car nous avons Jill [Stoner] avec nous, mais je peux tout de même dire que ce n’est pas une mince tâche que d’influencer une école et d’élaborer du contenu. Il faut y mettre le temps. C’est peut-être générationnel, mais ce n’est pas grave. Je considère que ce que nous faisons maintenant est une étape importante. Pour les étudiants autochtones qui entrent dans une école d’architecture, l’impact est plus puissant s’ils se reconnaissent dans le programme et dans la faculté. L’école est dans une position encore meilleure si elle compte du personnel enseignant autochtone, car un étudiant autochtone pourra décider de fréquenter cette école pour cette raison, sachant que les membres du corps enseignant comprendront d’où il vient et comprendront les problèmes auxquels il est confronté. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine. 

JS : La dernière question est assez spécifique dans un certain sens, parce j’ai trouvé certaines initiatives réalisées en Nouvelle-Zélande vraiment inspirantes. Pouvez-vous nous donner votre avis sur des initiatives innovantes qui ont été réalisées au cours des dernières décennies dans notre pays et sur lesquelles l’IRAC pourrait se baser pour mieux tirer parti de sa position?  

PS : Pour moi, la Nouvelle-Zélande est un cas particulier, parce que son gouvernement reconnaît réellement les traités. Son Traité de Waitangi a servi de point de départ aux négociations et a donné aux Maoris une grande force. Cela s’est répercuté dans les zones urbaines, notamment par l’adoption des principes de conception de la ville d’Aukland, facilitée par Nga Aho. Nous n’avons pas de gouvernement dans ce pays qui reconnaît nos traités, ou nos terres autochtones en général et c’est ce qui a causé une série de problèmes sans fin pour les peuples et les communautés autochtones. Nous n’avons pas non plus une organisation autochtone nationale distincte sur l’architecture, comme Nga Aho. Il est fondamental pour la santé de notre pays que la reconnaissance des traités aille de pair avec nos efforts en architecture. La Déclaration peut également servir à prôner l’intégration des jeunes Autochtones en architecture et lui ouvrir la voie. Je peux dire dès maintenant que le gouvernement en place, bien qu’il soit encore hésitant, prend quelques mesures pour inclure les voix autochtones, surtout en matière de logement. Il y a une initiative en cours qui ouvre les portes et permet aux peuples autochtones d’exprimer leurs inquiétudes et de participer à la planification de l’avenir. La semaine dernière, nous avons tenu un forum de plusieurs jours sur les Autochtones sans abri. L’événement a été très positif et c’était encourageant d’avoir des centaines de participants en ligne à se demander comment nos propres communautés pourraient mener la discussion et comment nous pourrions apporter nos ressources à la communauté pour que nous puissions réellement bâtir des logements abordables qui reflètent la culture des personnes qui y vivent. 

AW : Je trouve que ce qu’ils font en Nouvelle-Zélande est vraiment formidable. Il faut dire toutefois qu’ils n’ont pas les nombreuses nations et les nombreux traités d’un très grand pays comme c’est le cas au Canada. C’est tout de même merveilleux de voir que les politiques de planification et d’aménagement de la ville d’Auckland intègrent réellement les valeurs autochtones et les principes de conception autochtones. Ces politiques favorisent une relation entre les peuples premiers et la société contemporaine. Elles enracinent tout développement dans un lien fondamental avec la terre, tout en reconnaissant les points de repère importants, en faisant revivre des noms ancestraux et en explorant les possibilités d’intégrer les paysages naturels. Or, toutes ces idées découlent de certains principes du savoir autochtone. C’est le développement d’un « front de mer bleu/vert » et de l’idée que pour faire face à l’augmentation du niveau de la mer, il faut travailler avec les communautés autochtones et intégrer leurs modes de connaissances. 

JS : Comme nous en avons terminé avec les questions formelles, j’aimerais tenter de faire une distinction entre deux types d’initiatives dont vous venez tous deux de parler. Patrick a parlé de l’attention accrue aux droits des Autochtones et aux occasions qui leur sont offertes dans les communautés, alors qu’Alfred a parlé des façons dont le savoir autochtone peut influer sur les grandes décisions politiques qui touchent tout et tout le monde. Il semble donc que nous soyons à un moment charnière où la transition de la première série de sujets de préoccupation, qui ont toujours été très importants et qui continueront de l’être, peut commencer à s’opérer de manière à ce que l’architecture travaille au nom des peuples autochtones et avec eux, mais qu’elle tende aussi la main aux aînés autochtones et à l’ensemble des connaissances qui peuvent être transformatrices, au-delà de l’architecture elle-même. Alors ma question est la suivante : comme le moment semble être propice, l’IRAC, en tant que défenseur de l’architecture, pourrait-il plaider en faveur d’enjeux environnementaux beaucoup plus larges et commencer à jouer un rôle de lobbying plus important auprès du gouvernement en vue d’une transformation systémique semblable au modèle néo-zélandais?   

PS : Je dirais oui, bien sûr. L’IRAC joue un rôle déterminant et peut s’exprimer largement sur ces questions. Et le gouvernement fédéral, même s’il ne parle pas spécifiquement d’architecture, écoutera ses citoyens institutionnels dont l’IRAC fait partie. Et si d’autres organisations professionnelles lui emboîtent le pas, ce serait bien. Nous pourrions par exemple engager le dialogue avec les ingénieurs ou les urbanistes pour mener ensemble des initiatives de sensibilisation. La mobilisation serait alors plus grande et le gouvernement verrait que le soutien est réel. Et vous savez, je pense que ça le pousserait à agir. 

JS :  Aimeriez-vous ajouter autre chose pour terminer? 

PS : J’aimerais ajouter une chose seulement. Bien que la Déclaration ne mentionne pas spécifiquement le monde des entreprises, il faut reconnaître que ce pays est une terre autochtone et cela influencer nos pratiques d’affaires. Nous travaillons et nous vivons tous sur des terres autochtones. Si nous voulons réellement appliquer les principes de la Déclaration dans notre pays, il faut que les gens se disent « ce n’est pas ma terre, je ne suis qu’un visiteur. » Les gens doivent aller au-delà du concept normatif de propriété et commencer à reconnaître les principes fondamentaux de l’indigénéité.   

AW : L’idée d’adopter la Déclaration, comme première mesure, est un idéal ambitieux, parce que nous voulons favoriser de meilleures relations entre les peuples autochtones et le reste du Canada. Bien des traités ne sont pas résolus et il existe actuellement de nombreux différends relatifs aux traités, et le racisme est encore bien présent. Je pense qu’en adoptant la Déclaration, nous prenons le bon moyen pour améliorer les relations entre les peuples autochtones et le reste du Canada.  
 
Le groupe de travail sur la vérité et la réconciliation de l’IRAC présentera une motion demandant aux membres de l’IRAC d’adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (la Déclaration) lors de l’assemblée générale annuelle 2021, le 30 juin prochain. L’adoption de la Déclaration par résolution des membres de l’IRAC sera une étape importante pour l’IRAC sur la voie de la réconciliation avec les peuples autochtones tout en tenant compte des appels à l’action 43 et 44 de la Commission de vérité et réconciliation.