Impact environnemental du polystyrène extrudé et des autres isolants utilisés dans le bâtiment
Cette session est gratuite pour les membres !
Sujets : Design / Construction
Durée : 1 hour | Inclus : Vidéo, Quiz, Certificat d'achèvement
Les effets du réchauffement planétaire sont maintenant reconnus partout dans le monde, car leur gravité n’a cessé de croître. Les conférences internationales sur le climat ont engagé les discussions et les négociations entre les pays sur des cibles et des objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Le réchauffement planétaire est dû en grande partie à l’effet de serre, un phénomène causé par l’accumulation de gaz, comme le dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, qui forme une barrière et qui piège le rayonnement solaire tout comme la chaleur.
Depuis le 1er janvier 2021, un nouveau règlement d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), adopté dans un objectif de lutte au réchauffement planétaire, établit des limites au potentiel de réchauffement planétaire (PRP) lié à l’utilisation d’halocarbures comme agents de gonflement dans les mousses plastiques. Certains halocarbures utilisés comme agents de gonflement, en particulier les hydrofluorocarbures (HFC), contribuent au réchauffement planétaire des milliers de fois plus que le CO2 et il faut les remplacer.
L’analyse de certaines déclarations environnementales de produits (DEP) récemment publiées pour des isolants de polystyrène extrudé (XPS) illustre les divers niveaux de réchauffement planétaire et l’impact environnemental potentiel de produits que l’on trouve sur le marché canadien. Également connus sous l’appellation carbone intrinsèque, ces impacts environnementaux sont exprimés en kilogrammes d’équivalent CO2 normalisés en une unité fonctionnelle d’un mètre carré de panneau isolant à une épaisseur qui offre une valeur RSI de 1.
Avant la mise en œuvre de ce nouveau règlement, l’isolant de polystyrène extrudé pouvait avoir des niveaux de 100 kilogrammes d’équivalent CO2 par unité fonctionnelle. Ces produits sont maintenant interdits au Canada à cause du PRP élevé des agents de gonflement de HFC qu’ils contiennent. Le remplacement des agents de gonflement par des gaz HFO à faible PRP a permis de réduire considérablement les niveaux de carbone intrinsèque des isolants de XPS. Par exemple, les dernières données publiées sur l’isolant SOPRA-XPS font état de niveaux de carbone intrinsèque aussi bas que 2 kilogrammes d’équivalent CO2 par unité fonctionnelle. Nous présenterons dans cette séance l’impact du choix du matériau isolant à l’échelle d’un bâtiment.
Une analyse plus approfondie de la déclaration environnementale de produit du SOPRA-XPS révèle que l’étape du cycle de vie qui a le plus grand impact sur les émissions de GES est la production des matières premières. Le principal contributeur de ce module est la production de billes de polystyrène vierge. Étonnamment, cet élément représente 43 % de l’impact total du SOPRA-XPS sur tout son cycle de vie, malgré le fait que le polystyrène vierge représente seulement 20 % de la masse du panneau isolant.
Tous les fabricants nord-américains d’isolants XPS ont élaboré des produits à faible PRP et publié des DEP qui révèlent leurs niveaux respectifs de carbone intrinsèque. Les DEP génériques de l’industrie pour les autres types de matériaux isolants, publiées par les associations professionnelles nord-américaines, seront également examinées et leurs contenus seront étudiés. Avec des résultats inférieurs à 10 kilogrammes d’équivalent CO2 par unité fonctionnelle, l’isolant XPS exempt de HFC est maintenant dans la même gamme ou dans une gamme inférieure d’émissions par rapport à d’autres technologies d’isolation. Les concepteurs doivent toutefois savoir comment reconnaître les panneaux XPS à faible teneur en carbone intrinsèque pour pouvoir les spécifier.
Objectifs d’apprentissage
- Les participants pourront y acquérir les compétences suivantes :
- Décrire l’impact de l’agent de gonflement utilisé dans l’isolant de mousse XPS sur l’empreinte carbone du produit.
- Trouver l’information sur l’empreinte carbone et les autres impacts environnementaux des produits d’isolation dans les DEP publiées.
- Découvrir à quelle étape de son cycle de vie un matériau d’isolation contribue le plus aux émissions de carbone.
- Reconnaître l’impact du choix d’un matériau d’isolation sur le carbone intrinsèque à l’échelle du bâtiment.
Nom et titre de l’animateur :
Jean-François Côté, Ph. D., chimiste
Directeur des affaires scientifiques et de la normalisation chez SOPREMA
Jean-François Côté est détenteur d’un baccalauréat en chimie de l’Université de Sherbrooke et d’un doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) obtenu en 1998. Dans son rôle actuel, il représente Soprema sur les comités techniques de diverses associations de manufacturiers (ARMA, PIMA, CIMAC) et il est un membre actif de diverses organisations de normalisation en Amérique du Nord.
Il est président du comité technique CSA A123 sur les matériaux de toiture bitumineuse et du comité C16.22 de l’ASTM sur les isolants thermiques organiques et inorganiques non homogènes.