*Le Prix de l’architecte de la relève sera combiné avec le Prix du cabinet d’architectes de la relève à compter de l’automne 2021. Consultez la page du Prix du cabinet d’architectes de la relève pour un supplément d’information.*
Ce prix vise à reconnaître un architecte de la relève qui se distingue par l’excellence en design, le leadership et/ou les services à la profession. Il a pour objectif d’inspirer d’autres personnes à obtenir un permis d’exercice et à viser l’excellence.
Dès l’enfance, Anya Moryoussef était particulièrement sensible à son environnement; à la lumière et à l’obscurité; à la joie et à la colère; au vide et au plein; à la force et à la fragilité. Elle a vécu dans plusieurs maisons. Certaines étaient heureuses, d’autres étaient lumineuses, certaines étaient pleines de toutes sortes de choses et d’autres l’étaient moins. Anya savait déjà qu’un espace pouvait influer sur les sensations, l’humeur, le sentiment de sécurité et de bien-être, la productivité, la prospérité et le potentiel d’une personne.
Pendant son entrevue d’admission à l’École d’architecture de l’Université de Waterloo, alors qu’elle présentait un diaporama de sculptures illuminées, l’un des trois hommes du comité lui a demandé quel était le plus bel espace dans lequel elle avait pénétré.
La question semblait demander une réponse spectaculaire, mais elle n’en avait aucune à offrir. Anya avait eu l’occasion de pénétrer dans plusieurs espaces magnifiques et en avait vu bien d’autres, mais aucun n’était de « l’architecture », et la plupart n’avaient pas été conçus par un architecte.
Avec cette question et ses incidences en tête, Anya est entrée à l’école en cherchant à l’extérieur d’elle-même une justification, une rationalisation et une inspiration. On parlait beaucoup « d’authenticité » dans cette école d’architecture grandement ancrée dans un programme moderniste, mais Anya devait définir ce que l’authenticité signifiait pour elle.
En 2011, Anya est devenue la première associée de la firme Superkül de Toronto où elle a renforcé ses compétences professionnelles au rythme de l’expansion de la firme et de l’ampleur et de la portée des projets. En tant que seule associée, Anya s’est retrouvée à assumer de plus grandes responsabilités de gestion. Tout en étant exposée à de nouvelles dimensions de la pratique cruciales pour son développement, elle a réalisé que la pratique à plus petite échelle et plus intime lui convenait mieux.
En 2014, Anya a quitté Superkül pour exercer sa profession comme elle le souhaitait – c’est-à-dire : faire un travail ambitieux, subvenir aux besoins de sa famille sur le point de s’agrandir et concevoir des bâtiments. Elle ne trouvait pas que ces attentes étaient si grandes, mais elle a vite appris à quel point elles l’étaient compte tenu des perspectives qui s’offraient à une praticienne autonome partant de zéro. Les mandats qu’elle obtenait étaient principalement de clients privés et de faible envergure. Les écarts entre les budgets et les attentes semblaient irréconciliables. Mais les clients et leurs maisons existantes étaient pleins de promesses : ils étaient les atouts. À première vue, ils semblaient des gens ordinaires aux moyens modestes qui faisaient appel à une architecte pour améliorer leur vie quotidienne. En regardant de plus près, Anya a toutefois remarqué le vécu, le potentiel et la beauté de leurs visions d’eux-mêmes et de leurs vies. Le fait de voir la symbiose intime et productive entre l’occupant et l’espace, d’éprouver de l’empathie et de comprendre ces clients est devenu aussi important que les éléments traditionnels de l’architecture dans son travail.
C’est pour moi un réel honneur de recevoir cette reconnaissance de l’IRAC. Je suis fière de faire partie d’une génération inspirante de jeunes designers et architectes canadiens, et je suis reconnaissante envers les clients, les collaborateurs et les mentors avec lesquels j’ai pu travailler et évoluer.
Avant de soumettre une proposition, Anya insiste pour rencontrer le client à son domicile. Lors de ces visites, elle commence à percevoir le potentiel du client et de son espace. Elle écoute attentivement ce qu’ils racontent et n’a aucune idée préconçue sur la personnalité du client ou le type d’espace qu’il désire occuper. La seule ligne directrice qu’elle se fixe est de toujours écouter, observer, poser des questions et examiner à fond les besoins du client.
Le travail et l’approche intellectuelle d’Anya Moryoussef se distinguent par la sensibilité et la clarté des buts qu’elle semble s’être fixés pour l’exercice de l’architecture.
Son implication dans l’enseignement de l’architecture mérite aussi d’être soulignée. Anya redonne déjà à sa profession et elle partage ses connaissances et son expérience avec la prochaine génération d’architectes.
Depuis le début de sa carrière, Anya fait preuve d’une volonté infaillible d’atteindre l’excellence en design et démontre qu’elle a les compétences nécessaires pour réaliser des bâtiments bien conçus dont l’architecture tient compte des principes de justice sociale et d’équité sociale. La joie qu’elle éprouve dans son travail, ses réalisations et son dévouement pour l’éducation lui ont valu le respect et l’admiration de ses pairs.
Qu’il s’agisse de petits pavillons, de résidences ou d’édifices publics, elle réalise ses projets dans le respect des besoins et des budgets de ses clients et elle crée avec constance des projets de haut calibre, finement détaillés et joliment exécutés. Anya est une architecte extrêmement talentueuse et déterminée dont le succès s’explique par des engagements clairs et ciblés dans la poursuite de l’excellence en design et un lien profond avec ses clients. Ses projets expriment un incroyable talent, une maîtrise de sa profession et une compréhension innée des matériaux. Ses activités d’enseignement, de mentorat et de promotion de la profession contribuent à en faire une source d’inspiration pour les jeunes architectes, où qu’ils soient.
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