Les partis politiques se prononcent sur l’environnement bâti | Institut royal d'architecture du Canada

Les partis politiques se prononcent sur l’environnement bâti

OTTAWA, le 9 octobre 2015– L’Institut royal d’architecture du Canada (IRAC) plaide en faveur de meilleures communautés pendant la campagne électorale fédérale de 2015, comme en font foi le questionnaire qu’il a soumis aux partis politiques et la trousse électorale qu’il a préparée à l’intention des architectes.

Quatre partis ont répondu aux questions de l’IRAC sur la durabilité, l’excellence du design, les conditions de vie dans les réserves des Premières Nations et les boîtes postales communautaires. Les réponses du Parti libéral, du NDP, du Parti vert et du Bloc Québécois sont affichées sur le site Web de l’IRAC. Le Parti conservateur n’a pas encore transmis les siennes.

Le gouvernement fédéral est le plus grand propriétaire immobilier et foncier au Canada. À ce titre, il a un rôle essentiel à jouer en établissant les normes d’excellence et de durabilité environnementale les plus élevées afin d’optimiser les bénéfices pour les Canadiens, d’obtenir un bon rapport qualité-prix et de positionner le Canada comme un chef de file international.

« En investissant dans des bâtiments bien conçus et des infrastructures appropriées dans les lieux où nous vivons, nous travaillons et nous nous récréons quotidiennement, nous créons des communautés résilientes, une économie vigoureuse et diversifiée, et des milieux de travail sains qui favorisent une plus grande productivité », a déclaré Sam Oboh, FRAIC, président de l’IRAC.

« Conscient de l’importance d’un tel investissement soutenu, l’IRAC donne aux partis politiques fédéraux l’occasion de présenter leurs plateformes et d’expliquer comment ils entendent améliorer la qualité de vie de la population », a-t-il ajouté.

Dans la première de ses quatre questions, l’IRAC a demandé aux partis s’ils appuieraient le Défi 2030, un ensemble de cibles visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments, pour les projets de construction ou de rénovation majeure d’édifices fédéraux.

Dans leurs réponses, les quatre partis se sont engagés à prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le Parti vert a explicitement mentionné qu’il appuyait le Défi 2030 pour la neutralité en carbone dans les projets de construction et de rénovation d’édifices gouvernementaux.

« Les verts confieront à une armée de menuisiers, d’électriciens et d’entrepreneurs le soin d’améliorer les édifices publics désuets et inefficaces… qui sont énergivores, qui augmentent les gaz à effet de serre et dont l’exploitation est coûteuse », a-t-il répondu.

L’IRAC a demandé comment le Canada devait remédier au problème de conception et de construction des communautés des Premières Nations dont certaines ont été comparées à des camps de réfugiés.

Le Parti libéral, le NPD et le Parti vert ont proposé une relation de nation à nation avec les Premières Nations et l’octroi d’un financement accru à l’habitation et aux infrastructures. Le Bloc Québécois a demandé que le fédéral démontre immédiatement sa volonté de travailler de concert avec les nations autochtones, notamment en investissant pour de meilleurs logements dans les réserves.

« Un gouvernement libéral éliminera immédiatement le plafonnement de 2 % sur le financement des programmes des Premières Nations et réengagera un processus de nation à nation… avec les communautés autochtones pour progresser sur des enjeux cruciaux comme l’accès à un logement adéquat », ont répondu les libéraux.

Lorsque l’IRAC leur a demandé si l’excellence du design devait être une priorité dans tous les projets subventionnés par le gouvernement fédéral, les libéraux, les néo-démocrates, les verts et les bloquistes se sont tous dits d’accord.

« Le NPD est ouvert à travailler avec les provinces, les territoires et les municipalités pour améliorer le dialogue, pour permettre le débat et pour recevoir les commentaires dans le but d’améliorer le processus créatif et de bâtir de meilleures communautés », a ajouté le NPD. 

Enfin, l’IRAC a demandé si la décision de Postes Canada de mettre fin à la livraison du courrier à domicile et d’installer des boîtes postales communautaires était la bonne décision pour les communautés canadiennes.

Les libéraux et les néo-démocrates ont dit qu’ils mettraient fin au plan des conservateurs, et les bloquistes ont dit qu’ils exigeraient que Postes Canada mette un terme à ce programme. Les quatre partis ont ajouté qu’ils demanderaient à Postes Canada d’examiner d’autres options.

« L’interruption du service postal à domicile et l’implantation anarchique des boîtes postales dans le paysage vont pénaliser les groupes les plus vulnérables de la société, tels que les personnes handicapées et les personnes âgées », a dit le Bloc. « Cela va aussi occasionner de pertes d’emplois… en plus de créer des conflits avec les autorités locales. »

Les réponses des partis aideront les membres de l’IRAC à prendre des décisions éclairées et la trousse électorale leur donnera des idées pour sensibiliser les candidats et les électeurs de leur circonscription aux questions touchant l’architecture.

« Les Canadiens ne consacrent pas beaucoup de temps à réfléchir sur la qualité et la valeur culturelle de l’environnement bâti et cela peut être frustrant pour ceux qui s’efforcent de le rendre plus durable, plus dynamique et plus accessible », a pour sa part déclaré Allan Teramura, FRAIC, premier vice-président de l’IRAC. « C’est pourquoi l’IRAC encourage ses membres à en faire un enjeu électoral dans leurs communautés. »

« Plutôt que de demander aux partis de s’engager dans des promesses ou de donner leur appui, nous avons décidé de profiter de l’élection comme d’une occasion d’amorcer un dialogue avec le parti qui formera le prochain gouvernement, quel qu’il soit », a ajouté M. Teramura. « Nous sommes ravis que les partis aient presque tous pris le temps de nous répondre. »

Les questions de politiques publiques identifiées par l’IRAC ne sont pas les seules questions qui ont des incidences sur l’environnement bâti. Ce sont plutôt des questions sur lesquelles l’IRAC est intervenu activement dans la dernière année.