Les Catalyseurs de Changement de L'IRAC - Darian McKinney | Institut royal d'architecture du Canada

 

Les Catalyseurs de Changement de L'IRAC - Darian McKinney


Pour célébrer et reconnaître les bénévoles de l’IRAC, nous sommes heureux de vous présenter Darian McKinney, MRAIC

Merci, Darian!


1. Pourquoi avez-vous décidé de devenir architecte?

En grandissant, mon père était charpentier, et mes premières expériences de travail ont été en construction à ses côtés. J’ai commencé par balayer les planchers et faire le nettoyage, puis j’ai éventuellement pu aider avec les coulées de béton, le charpente et la finition de menuiserie. Ces expériences m’ont donné une appréciation et une fascination pour la construction et le monde bâti. Je savais que je voulais faire partie de ce processus et, par différents chemins, j’ai trouvé ma voie vers l’architecture.

2. Depuis combien de temps êtes-vous membre de l’IRAC et quelle valeur accordez-vous à votre adhésion?

Je suis membre de l’IRAC depuis 2023 et je suis devenu membre en raison de mon intérêt pour le Groupe de travail autochtone. J’aimais l’idée d’une communauté de personnes autochtones œuvrant dans le domaine de l’architecture et je voulais en faire partie. Avoir l’occasion d’apprendre de toutes les personnes extraordinaires membres du groupe et de pouvoir contribuer moi-même à la communauté. Depuis que je suis membre, j’ai constaté l’impact national de l’IRAC et à quel point il est important d’amplifier les voix en architecture.

3. Pourquoi faites-vous du bénévolat pour l’IRAC?

J’apprécie la plateforme qu’offre l’IRAC, qui donne, en tant que jeune Autochtone, l’occasion de s’exprimer et d’avoir une place à la table. J’ai vu la différence faite par ceux qui m’ont précédé, et j’espère poursuivre ce chemin, particulièrement en ce qui concerne la vérité et la réconciliation. Mon objectif est d’inspirer ceux qui viendront après moi à poursuivre ce travail et à créer des occasions pour les générations futures.

4. Qu’est-ce que vous trouvez le plus difficile dans le travail d’architecte?

Je suis encore assez tôt dans ma carrière et il peut être difficile de trouver ma place. Il y a souvent une hésitation à donner aux jeunes la chance de diriger, et je suis reconnaissant envers ceux qui m’ont offert ces occasions.

5. Pourquoi cette sphère de défense d’intérêts est-elle importante pour vous?

Ma sphère de défense d’intérêts se concentre sur l’architecture autochtone, avec un accent sur la vérité et la réconciliation. C’est un domaine extrêmement important pour moi. Mes grands-parents ont fréquenté un pensionnat autochtone, ce qui a eu un impact durable sur ma famille, affaiblissant le lien avec la culture et la langue. Mon père n’a intentionnellement pas appris la langue dans son enfance, pour le protéger des pensionnats. Cela a fait en sorte que j’étais encore plus éloigné de la culture, mais maintenant, à l’âge adulte, je me reconnecte et je défends la sensibilisation à ces réalités.

6. Selon vous, qu’est-ce qui changera ou influencera le plus la pratique au cours des cinq prochaines années?

Je pense qu’il est bien reconnu que l’innovation technologique entraînera les plus grands changements dans la pratique au cours des cinq prochaines années. Le développement et l’intégration de l’IA dans la conception ont déjà commencé, mais cela deviendra encore plus courant. À mesure que l’IA deviendra plus accessible, j’espère que nous nous rappellerons qu’il s’agit d’un outil — non pas pour remplacer un processus, mais comme un élément pouvant être intégré au processus.

Je souhaite également souligner l’impact que l’IA peut avoir sur l’architecture autochtone, tant du côté de la conception que du côté des clients. Il faut comprendre que le savoir autochtone est sacré et personnel. Ce savoir est unique à chaque communauté et il n’est pertinent que lorsqu’il provient de relations établies.

7. Quel rôle voyez-vous pour l’IRAC et les architectes en matière d’action climatique, de vérité et réconciliation, d’équité et justice, de réforme des processus d’approvisionnement, et d’autres enjeux importants?

L’IRAC et les architectes ont un rôle extrêmement important à jouer pour aborder ces enjeux, notamment grâce à leur influence sur l’environnement bâti. Il est de la responsabilité de l’architecte de considérer comment son travail influence ces domaines et de concevoir avec intention et soin. Tout comme ces enjeux ont un effet sur les générations futures, l’environnement bâti aussi.

L’IRAC offre une plateforme pour la défense d’intérêts, créant une communauté nationale qui peut discuter, collaborer et recommander des pistes de solutions significatives. Bien que des progrès importants aient été réalisés, ce travail doit demeurer un processus continu.

8. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent s’impliquer davantage dans des causes de défense d’intérêts liées à l’architecture?

Il peut être intimidant de s’impliquer dans la défense d’intérêts, mais saisissez chaque occasion qui se présente. Impliquez-vous à petite échelle et sachez qu’il est acceptable de commencer par un seul pas. Tout le monde a quelque chose à apporter et il n’y aura jamais trop d’aide.

9. Comment intégrez-vous la diversité, l’équité et l’inclusion dans votre milieu de travail, l’environnement bâti et votre bénévolat?

La meilleure façon est simplement d’écouter — prendre le temps de s’asseoir et d’écouter. Il y a une force dans la diversité; des parcours uniques apportent des perspectives, des forces et des connaissances uniques. Je crois au mentorat mutuel, comprenant que chacun a quelque chose à offrir, et même ceux qui sont dans l’industrie depuis longtemps peuvent apprendre des jeunes. Cela demande de prendre des risques, de donner des occasions et cela exige souvent une certaine inconfortabilité pour apprendre et évoluer.

10. Qu’aimez-vous faire en dehors de l’architecture?

Je suis fortement impliqué dans d’autres efforts liés à la vérité et la réconciliation à Winnipeg. Je suis membre du conseil d’administration de l’Assiniboia Residential School Legacy Group et j’ai dirigé des recherches communautaires sur le St. Boniface Industrial School. J’aime aussi demeurer actif. Je joue au rugby compétitif au niveau du club et provincial au Manitoba, et je joue dans l’équipe de softball de mon cabinet.